Les ingénieurs d’Apple veulent définitivement abandonner les puces Qualcomm (pour information, lesdites puces équipent les iPhone depuis 2011). Ainsi, ils seraient en train de concevoir un design particulier pour les Smartphones de 2018 de manière à ce que ceux-ci n’intègrent que des équipements modems de MediaTek et d’Intel. Selon le Wall Street Journal, cette décision a été prise après le refus de Qualcomm de proposer gratuitement l’application qui permet de tester ses outils.
Bien que les 2 entreprises se poursuivent mutuellement devant différentes instances judiciaires, le partenariat n’a pas encore totalement été rompu. Par ailleurs, les développeurs d’Apple se réservent la possibilité d’intégrer de nouveau les équipements de Qualcomm si jamais ils trouvaient un arrangement à l’amiable (la date limite pour le choix du fournisseur de modems est prévue pour juin 2018).
Depuis les sorties des iPhone 7 et 8, Apple panache la production des puces entre Intel et Qualcomm.
Qualcomm propose son savoir-faire à un prix relativement élevé selon Apple
Le recours d’Apple aux services d’Intel a semble-t-il été intensifié. Si les revenus de Qualcomm provenant de la firme de Cupertino représentaient environ 20% de ses ventes totales d’équipements et 3,3 milliards de dollars en 2016, ils ne devraient être que de 13% des ventes à la fin de cette année, soit 2,2 milliards de dollars.
Ces chiffres prouvent d’ailleurs que les 2 sociétés espèrent toujours trouver un arrangement à l’amiable car aucune d’elles ne sortirait vainqueur en cas de rupture de contrat. Si Apple ne bénéficierait plus de l’expérience et du savoir-faire de Qualcomm en termes de fabrication de puces, la société de San Diego perdrait quant à elle son client le plus important.
Lors du développement des iPhone 7, les performances des puces Qualcomm avaient été réduites afin qu’elles puissent s’accorder aux modems Intel. Ces derniers auraient été par la suite choisis pour équiper les futurs iPhone de 2018.
Apple a également fait appel à MediaTel pour la fourniture de modems ; c’est donc là un moyen efficace pour maintenir une concurrence minimale et un esprit de compétition entre les 2 fabricants.
Les 2 partenaires se livrent une « guerre des nerfs » à distance
Le différend qui existe entre Qualcomm et Apple remonte à janvier 2017. En effet, les ingénieurs de la firme de Cupertino avaient alors accusé leurs partenaires d’appliquer une injustifiée politique de rémunération des brevets et d’abus de position dominante.
Il faut savoir que Qualcomm se fait à la fois rémunérer sur les prix de vente de ses puces et à travers un mécanisme de licence sur les certificats utilisés dans ses équipements. À cause de cela, Apple ne réglait plus les montants correspondants à ses sous-traitants car ceux-ci devaient à leur tour effectuer des versements à Qualcomm.
Face à ces accusations, la société de San Diego a essayé de faire interdire la commercialisation des iPhone sur les territoires américain et allemand (en vain) et a poursuivi en justice Apple et 4 sociétés de fabrication de iPhone en Asie (Compal, Wistron, Pegatron et Foxconn).
La décision des ingénieurs d’Apple d’exclure de manière définitive les puces Qualcomm des iPhone va-t-elle faire évoluer les choses ? Telle est la question que se posent de nombreux spécialistes de la scène informatique internationale. Les prochains jours seront décisifs.